Introduction à la théorie macroéconomique
1. Origines et objectifs de L’analyse conjoncturelle
L’analyse conjoncturelle en Économie s’intéresse à la compréhension des fluctuations économiques à court terme.
→ Le PIB permet D’étudier comment L’Économie réagit face à des chocs externes et comment les politiques économiques peuvent être ajustées pour stabiliser L’Économie.
La macroéconomie contemporaine s’est développée après la Seconde Guerre mondiale, soit dans la continuité de la théorie keynésienne, soit en opposition à elle.
Les économistes distinguent alors deux grands phénomènes :
- La croissance économique (phénomène de long terme)
- Les fluctuations économiques (phénomène de court terme)
Les fluctuations peuvent révéler une tendance de croissance de long terme.
Lorsqu’elles présentent des régularités, on parle de cycles économiques.
2. Croissance et fluctuations économiques
croissance économique : à long terme, L’Économie suit une trajectoire ascendante (croissance tendancielle)
fluctuations économiques : ce sont les mouvements à court terme autour de cette tendance de croissance
⟹ CES mouvements forment des cycles économiques :
Types de cycles économiques
- Cycle Kondratiev : 40 à 60 ans
- Cycle Kuznets : 15 à 25 ans
- Cycle Juglar : 8 à 10 ans → appelé aussi Cycle des affaires
- Cycle Kitchin : 3 à 4 ans
CES cycles s’expliquent par des facteurs endogènes, mais après la Seconde Guerre mondiale, L’analyse des cycles a été supplantée par une approche centrée sur le comportement des acteurs économiques, notamment L’État.
3. Agents économiques
L’analyse macroéconomique repose sur la comptabilité nationale, qui distingue 4 principaux agents dans le modèle Économique simplifié :
- Entreprises : produisent des biens et services marchands, mobilisent le travail et le capital ; leurs ressources proviennent des ventes.
- Ménages : consomment à titre final, avec des ressources issues des rémunérations des facteurs de Production.
- État : fournit des services publics et régule L’Économie via la Politique monétaire et Politique budgétaire ; il joue aussi le rôle de banque centrale.
- Reste du monde : regroupe toutes les unités non résidentes qui entretiennent des relations économiques avec L’Économie nationale.
⟹ Un agent Économique est un ensemble D’unités prenant des décisions autonomes, regroupées selon une même fonction Économique et disposant de ressources similaires.
4. Modèle IS-LM et IS-TR
Les modèles IS-LM et IS-TR sont les principaux outils pour analyser les fluctuations économiques à court terme :
- Le modèle IS représente L’équilibre sur le marché des biens
- Le modèle LM représente L’équilibre sur le marché monétaire
⟹ On obtient un équilibre macroéconomique de court terme à L’intersection des courbes IS et LM.
Le modèle IS-TR ajoute à cette analyse une relation inflation/chômage, via :
⟹ Ce modèle permet D’analyser les effets dynamiques à moyen terme à travers la courbe de Phillips.
5. Opérations économiques
Deux grandes catégories D’opérations sont distinguées :
a) Opérations sur biens et services
b) Opérations de répartition
- valeur ajoutée
- Revenus
- Impôts
- Revenu disponible
Opérations financières
On parle ici de :
- Flux de dettes
- Monnaie
- Titres
Tableau Économique D’ensemble (TEE)
Le TEE synthétise les opérations pour chaque agent institutionnel, en assurant L’égalité entre ressources et emplois.
⟹ Cela revient à dire que chaque agent respecte sa contrainte budgétaire.
6. L’équilibre Économique dans le cadre du TEE
Le tableau Économique D’ensemble représente un système où tous les agents économiques respectent leur contrainte budgétaire.
Il fournit une représentation des flux D’activités économiques (revenus, investissements, etc.) et permet D’identifier les équilibres possibles.
Les relations entre les différents secteurs sont résumées par des égalités comptables qu’il faut vérifier : C’est L’équilibre des flux économiques.
⟹ En somme, CES égalités constituent une condition comptable D’équilibre sur :
- le marché des biens et services
- le marché de la monnaie
- le marché des titres
Mais :
Rien ne garantit que les anticipations des uns correspondent aux décisions des autres ⟹ L’équilibre N’est pas systématiquement atteint.
7. Limites des modèles
Les modèles économiques comme IS-LM ne garantissent pas que les dépenses anticipées par un agent correspondent aux ressources attendues par un autre.
⟹ Les déséquilibres entre L’offre et la demande peuvent apparaître sur les marchés :
- des biens et services
- des titres
- de la monnaie
et ils ne se corrigent pas toujours de manière automatique.
8. Politiques économiques
L’analyse des fluctuations économiques aide à définir les politiques économiques nécessaires pour stabiliser L’Économie face au cycle économique.
Exemples :
- Politique monétaire (contrôle de L’offre de monnaie)
- Politique budgétaire (ajustement des Impôts et des dépenses publiques)
CES politiques peuvent être utilisées pour moduler la demande globale, et ainsi :
Les modèles IS-LM et IS-TR
1. Fondements théoriques des modèles
Objectif
Analyser les fluctuations économiques à court terme dans une Économie fermée, en intégrant les marchés :
- des biens
- de la monnaie
- des titres
Hypothèses clés
- Rigidité des prix à la baisse
- Absence D’ajustement automatique vers le plein emploi
- Intervention de la Politique macroéconomique pour stabiliser L’Économie
2. Modèle IS-LM
Le modèle IS-LM analyse L’équilibre D’une Économie fermée sur trois marchés :
- marché des biens
- marché de la monnaie
- marché des titres
⟹ L’équilibre est atteint quand CES trois marchés sont simultanément en équilibre.
courbe IS (Investissement – épargne)
Elle représente une relation négative entre le taux D’intérêt réel ($\href{https://linknote.fr/HTML/r.html}{\text{r}}$) et le Revenu national ($\href{https://linknote.fr/HTML/y.html}{\text{Y}}$) assurant L’équilibre sur le marché des biens.
- Une hausse du taux D’intérêt freine L’Investissement, donc la demande globale ⟹ Y diminue
- Inversement, une baisse de r stimule L’Investissement et la Production augmente
Courbe LM (Liquidité – Monnaie)
Elle représente une relation croissante entre $\href{https://linknote.fr/HTML/r.html}{\text{r}}$ et $\href{https://linknote.fr/HTML/y.html}{\text{Y}}$ qui assure L’équilibre sur le marché monétaire.
- L’offre de monnaie est exogène ($\href{https://linknote.fr/HTML/m.html}{\text{m}}^\href{https://linknote.fr/HTML/s.html}{\text{s}}$ fixe)
- La courbe est croissante : une hausse de Y accroît la demande de monnaie, ce qui pousse le taux D’intérêt à la hausse pour rétablir L’équilibre
Équilibre macroéconomique
Il correspond à L’intersection des courbes IS et LM :
- Exemple : En 2008, la crise financière a provoqué un choc négatif sur L’Investissement
- ⟹ Déplacement de la courbe IS vers la gauche
- Réponse : baisse des taux D’intérêt → déplacement de LM pour stabiliser L’Économie
3. Règle de Taylor et modèle IS-TR
Le modèle IS-LM est étendu avec le modèle IS-TR, qui introduit la Règle de Taylor, selon laquelle :
⟹ La banque centrale ajuste les taux D’intérêt en fonction de :
- L’écart D’inflation
- L’écart de Production
Ce modèle est utilisé pour représenter les réactions de la Politique monétaire aux fluctuations de L’activité.
Suite – Modèle IS-TR et courbe TR
Contrairement à IS-LM, le modèle IS-TR suppose que le taux D’intérêt est déterminé par une Politique monétaire active.
Le modèle IS-LM repose sur L’hypothèse D’un taux D’intérêt unique, contrôlé par la monnaie :
- La Courbe LM est influencée par :
- les anticipations D’inflation
- la Prime de risque
courbe TR VS LM
La courbe TR remplace la Courbe LM dans le modèle IS-TR.
Elle reflète :
- Une Politique monétaire active
- Le ciblage de L’inflation
- Un taux D’intérêt directeur fixé selon la Règle de Taylor
Avantages :
- Mieux adaptée aux économies modernes
- Conforme au comportement des banques centrales
4. Les Fonctions économiques
a) Consommation
La fonction de Consommation dépend du Revenu disponible :
- La Consommation marginale diminue quand le revenu augmente
- On distingue :
- consommation autonome
- Consommation induite
b) épargne
L’épargne est définie comme la différence entre le Revenu disponible et la Consommation :
C) Investissement
L’Investissement des entreprises est influencé par le taux D’intérêt :
- Relation inverse entre r et le niveau D’Investissement :
5. Limites des modèles
Les modèles IS-LM et IS-TR, bien qu’efficaces à court terme, présentent plusieurs limites :
Hypothèses de prix rigides
Ne tiennent pas compte :
- Des fluctuations à long terme
- De L’ajustement des prix
- De la croissance potentielle
Difficultés D’intégration :
- Des marchés de capitaux
- Du marché du travail
Les imperfections des marchés rendent leur mise en œuvre moins réaliste
Limites spécifiques
- Absence de secteur extérieur
- Prime de risque supposée constante (irréaliste en période de crise)
Transition historique
À partir des années 1980, les banques centrales ont :
- Abandonné le ciblage monétaire
- Adopté des règles de taux (modèle IS-TR)
- Objectif : plus de flexibilité face à L’instabilité financière
6. Applications concrètes
Les modèles IS-LM et IS-TR sont utilisés pour prévoir L’impact :
- des politiques monétaires (via le taux D’intérêt)
- des politiques budgétaires (via les dépenses publiques)
Exemples D’utilisation :
- Une augmentation des dépenses publiques entraîne un déplacement vers la droite de la courbe IS
- Une baisse du taux D’intérêt directeur entraîne une modification de L’équilibre sur IS et TR :
- hausse du Revenu national
- baisse du taux D’intérêt D’équilibre
Transition historique
- Le modèle IS-LM a été introduit par John Hicks en 1937, et adapté par des économistes comme Alvin Hansen
- Après la Seconde Guerre mondiale, il s’est largement répandu
Mais :
- Le modèle IS-TR est apparu avec la nécessité de traiter les fluctuations économiques dans un cadre de Politique monétaire active
- Il intègre notamment la Règle de Taylor pour décrire le comportement des banques centrales
8. Conclusion
- Les modèles IS-LM et IS-TR sont des outils pédagogiques essentiels pour analyser les politiques économiques
- Malgré leurs limites, ils permettent D'évaluer :
⟹ Le passage du modèle IS-LM au modèle IS-TR reflète une évolution vers un pilotage plus réactif des taux directeurs, plus adapté aux marchés financiers modernes.
- Les politiques économiques, comme :
- les ajustements des taux D’intérêt
- les variations de la Dépense publique
influencent directement les courbes IS et LM, et donc :
⟹ permettent de comprendre les impacts macroéconomiques sur :
Relation entre chômage et inflation
taux de chômage
Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et la Population active.
- Le chômage est un stock qui résulte de flux D’entrées et de sorties
- Un marché dynamique = flux élevés ⟹ chômage faible
- Un marché peu dynamique = flux faibles ⟹ chômage élevé
Conséquences :
- Si les entreprises peinent à recruter, les salaires augmentent
- ⟹ Les anticipations D’inflation augmentent
- ⟹ Les salaires nominaux intègrent cette anticipation
- ⟹ Hausse des prix
Relation chômage – inflation : courbe de Phillips
La relation entre taux de chômage et taux D’inflation est formalisée par la courbe de Phillips :
- Cette courbe représente une relation inverse traditionnelle :
- taux de chômage élevé ⟹ faible inflation
- taux de chômage faible ⟹ forte inflation
Cela repose sur :
- les anticipations inflationnistes
- la dynamique de l’emploi
Formule principale
Équation de la courbe de Phillips :
où :
- $\href{https://linknote.fr/HTML/pi.html}{\text{pi}}$ : taux D’inflation actuel
- $\href{https://linknote.fr/HTML/pi.html}{\text{pi}}^{\mathrm{E}}$ : Inflation anticipée
- $\href{https://linknote.fr/HTML/u.html}{\text{u}}$ : taux de chômage
- $\href{https://linknote.fr/HTML/u.html}{\text{u}}^{*}$ : taux de chômage naturel
- $\href{https://linknote.fr/HTML/s.html}{\text{s}}$ : Coefficient d'ajustement
- $\href{https://linknote.fr/HTML/m.html}{\text{m}}$ : Taux de marge
Interprétation
- Si $\href{https://linknote.fr/HTML/u.html}{\text{u}}$ augmente ⟹ inflation diminue
- Si $\href{https://linknote.fr/HTML/u.html}{\text{u}}$ diminue ⟹ pression haussière sur les prix
Cas spécifiques :
- Si $\href{https://linknote.fr/HTML/pi.html}{\text{pi}}^{\mathrm{E}}$ est élevée, L’inflation réelle peut rester élevée même si le chômage est important
- Si le chômage est très faible, les entreprises doivent augmenter les salaires
⟹ Hausse des coûts de Production
⟹ Transmission aux prix
2. Déplacement des courbes IS et TR
- La courbe IS représente L’équilibre sur le marché des biens
- Une Politique budgétaire restrictive (hausse D’Impôts ou baisse de G) ⟹ déplacement de la courbe IS vers la gauche
Conséquences :
- Baisse de la Production
- Baisse de L’inflation
courbe TR et détermination des salaires
courbe TR
- Cette courbe montre L’équilibre sur le marché monétaire
- Si la banque centrale réduit son taux neutre (taux D’intérêt D’équilibre), alors :
3. Détermination des salaires
Formule de détermination des salaires
où :
- $\href{https://linknote.fr/HTML/w.html}{\text{w}}$ : Salaire nominal
- $\href{https://linknote.fr/HTML/p.html}{\text{p}}^{\mathrm{E}}$ : niveau anticipé des prix
- $\href{https://linknote.fr/HTML/u.html}{\text{u}}$ : taux de chômage
- $z$ : autres facteurs institutionnels (allocations, syndicats...)
4. Détermination des prix
Les entreprises fixent leur prix en ajoutant une marge au coût salarial :
- $\href{https://linknote.fr/HTML/m.html}{\text{m}}$ : Taux de marge
- $\href{https://linknote.fr/HTML/w.html}{\text{w}}$ : Salaire nominal
5. Équilibre sur le marché du travail
L’équilibre est atteint quand le salaire réel anticipé par les salariés correspond au salaire réel fixé par les entreprises :
⟹ Le taux de chômage qui réalise cet équilibre est appelé :
- taux de chômage naturel
- ou taux de chômage structurel
6. taux de chômage structurel (= naturel)
Il correspond au niveau de chômage pour lequel L’inflation réalisée est égale à L’Inflation anticipée.
Formule :
- Un Taux de marge élevé ou des facteurs institutionnels (allocations, rigidités)
⟹ Augmente le chômage structurel
7. Mutation de la courbe de Phillips
Lorsque les agents forment leurs anticipations en fonction de L’inflation passée, on obtient une courbe de Phillips accélérationniste.
Nouvelle équation :
Interprétation :
- Si $\href{https://linknote.fr/HTML/u.html}{\text{u}}_{\mathrm{T}} > \href{https://linknote.fr/HTML/u.html}{\text{u}}^{\mathrm{N}}$ ⟹ L’inflation décélère
- Si $\href{https://linknote.fr/HTML/u.html}{\text{u}}_{\mathrm{T}} < \href{https://linknote.fr/HTML/u.html}{\text{u}}^{\mathrm{N}}$ ⟹ L’inflation accélère